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En résidence – les cosmogonies de Marilyn Daoust et Gabriel Léger-Savard
Crédit photo : Thibault Carron
Crédit photo : Thibault Carron
Philippe Couture - 5 novembre 2021

En résidence – les cosmogonies de Marilyn Daoust et Gabriel Léger-Savard

Après Le temps des fruits, leur précédent spectacle situé au carrefour de la danse, du documentaire et de la conférence, l’auteur Gabriel Léger-Savard et la chorégraphe Marilyn Daoust entament un nouveau cycle de création en rebrassant certains des mêmes ingrédients. Leur pièce L du Déluge portera, comme la précédente, sur une quête de soi puisant dans les racines les plus anciennes, de l’intime au mythologique.

 

« Quelque chose de puissant se passe dans les sous-sols de la Place des Arts. » Ainsi Marilyn Daoust raconte-t-elle ses neuf jours de résidence de création au mois d’octobre, pendant lesquels elle s’est sentie portée par une vive inspiration. La pièce L du déluge est en phase de préproduction : le couple s’appuie sur un texte déjà presque achevé par Gabriel Léger-Savard, mais le travail de plateau commence tout juste.

 

Leurs explorations avec les interprètes Karina Iraola et Marie-Pier Labrecque servent de prémices à une seconde phase qui réunira 11 interprètes! Ils n’étaient que deux sur scène dans Le temps des fruits, mais la seconde création nous propulse dans l’« épique », comme le dit Gabriel. Un chœur de 10 danseurs et comédiens entourera le personnage principal, une jeune femme en quête de soi nommée Ariane, qui est peu à peu plongée dans un tourment, puis une guérison.

 

 

« Quelque chose de puissant se passe dans les sous-sols de la Place des Arts. »

 

L’héritage en question

 

« Cette nouvelle pièce mettra en scène une plongée dans la question du deuil d’un amour perdu. Partant de là, nous nous frayons un chemin vers l’histoire des civilisations, cette fois ce sera les cosmogonies et mythologies mésopotamiennes, explique Gabriel. Notre plaisir est de passer de l’intime au collectif. Il y a beaucoup de texte, mais aussi un travail de corps. On aime déconstruire et exploiter les archétypes et stéréotypes du corps. Ou, dans le cas présent, travailler à partir de la corporéité de certaines figures mythologiques ou divinités. »

 

Mais pourquoi cette fouille archéologique de l’intime? Que faire du résultat de cette investigation aussi personnelle que cosmologique? À quoi peut servir cet héritage, une fois exploré avec tant de profondeur? « C’est un outil pour affronter notre époque trouble », répond Marilyn. « On voit dans cet héritage requestionné une sorte d’armure sensible, mais poreuse et fluctuante, pour affronter les temps actuels, poursuit Gabriel. Pour dompter l’angoisse du présent et d’un futur incertain. »

 

 

« Cette nouvelle pièce mettra en scène une plongée dans la question du deuil d’un amour perdu. Partant de là, nous nous frayons un chemin vers l’histoire des civilisations, cette fois ce sera les cosmogonies et mythologies mésopotamiennes. Notre plaisir est de passer de l’intime au collectif. »

 

Mythologies du déluge

 

Dans le studio de répétition de la Place des Arts, pendant que Marilyn travaille la chorégraphie, Gabriel s’installe en retrait pour continuer à écrire la charpente textuelle du spectacle. Tout commence par une peine d’amour, à laquelle fait écho une nature qui déraille. Tempête, brouillard, orage : Ariane vit le tourment de la rupture amoureuse en même temps qu’elle se mesure à la violence du déluge qui fait rage dehors. Alors s’ouvre un vaste monde narratif et mythologique. L’imaginaire fécond du déluge y passe au complet, jusqu’aux versions les plus anciennes se trouvant sur les tablettes d’argiles sumériennes.

 

 

« Le déluge est à mes yeux comme un amour qui déborde et qui se brise, dans un acte de grand nettoyage et de grande guérison, explique l’auteur. Je pense que l’humain, après une peine d’amour qui a tout nettoyé, est peut-être dans une bonne posture pour entamer aussi un grand nettoyage de la société, que ça l’a outillé pour changer des choses dans la société. Le déluge, dans cette pièce, sert à nettoyer Ariane de son tourment, mais aussi à nettoyer un monde qui a besoin d’un nouveau départ. »

 

Un déluge collectif

 

En plein milieu du studio, Marilyn imagine un grand mouvement happant dix corps et invente un langage collectif éloquent. L du déluge sera une pièce profondément axée sur les notions d’unisson et de singularités. « On va travailler à ce qu’Ariane soit intimement reliée au chœur et à faire en sorte que les états de corps soient partagés par elle et par un chœur très hétéroclite, composé d’interprètes aux physiques très différents. Ce sera un chœur qui devient peu à peu un matériau-magma, en mouvement. Un chœur qui se dessine aussi à travers les mythologies, qui restitue les corps mythologiques et les fait percuter le présent. »

 

 

Ces neuf jours de résidence leur ont permis de se donner l’élan qu’il leur fallait pour rendre cette chorégraphie possible, « en travaillant dans un flux continu sans trop s’interrompre », explique Marilyn. Et ce travail porte déjà ses fruits!

 

Le programme L’Art en soi, dont l’existence est rendue possible grâce au soutien financier de la Fondation de la Place des Arts et ses partenaires, offre un appui aux artistes dans le but de faciliter la création et le déploiement d’œuvres originales. Les Résidences d’artistes procurent aux créateurs des conditions optimales d’exploration, d’expérimentation ou de production d’une œuvre, soit en salle de répétition ou de spectacle.

 

Crédit photo : Thibault Carron

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