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Distribution de Royal
Crédit photo : Danny Taillon
Crédit photo : Danny Taillon
Justine Aubry - 21 mars 2024

Royal : quand la littérature, le théâtre et la danse se rencontrent

Duceppe présentera dès le 10 avril prochain la pièce Royal, adaptée du roman de l’auteur québécois Jean-Philippe Baril Guérard. La mise en scène, imaginée par le directeur artistique Jean-Simon Traversy et la chorégraphe Virginie Brunelle, fait cohabiter les codes du théâtre, de la danse et de la littérature pour faire vivre en mouvements et en paroles une réflexion profonde sur le thème de la performance, de la réussite à l’échec. 

 

Jean-Philippe Baril Guérard s’est une fois de plus tourné vers Jean-Simon Traversy pour faire vivre sur les planches du Théâtre Jean-Duceppe l’histoire de Royal, roman à succès récompensé du Prix littéraire des collégiens, en 2018. L’auteur avait d’abord confié au metteur en scène l’adaptation théâtrale de son livre Manuel de la vie sauvage, en 2021. Cette fois, Jean-Simon Traversy s’associe à la danseuse et chorégraphe Virginie Brunelle pour donner une toute nouvelle dimension au texte de l’auteur québécois.  

 

« J’ai vu un spectacle chorégraphié par Virginie, j’ai été impressionné et je l’ai approchée. J’aime diriger des acteurs et des actrices, mais le mouvement, ce n’est pas ma force. Pour moi, c’était important que l’on partage de manière égale cette démarche de mise en scène de l’œuvre et les choix artistiques qui en découlent », explique Jean-Simon Traversy. 

 

Pour la chorégraphe, il s’agit d’une première collaboration à la direction d’une pièce jouée et dansée. « Je n’ai pas l’habitude de travailler avec un texte, donc ce projet est rempli de nouveautés et de défis très intéressants pour moi, explique-t-elle. Mais dans mon travail, j’aime me rapprocher le plus possible d’une certaine narration, même si c’est le corps qui parle. » 

 

Royal raconte l’histoire d’Arnaud, un étudiant à la Faculté de droit de l’Université de Montréal, obsédé par la performance et prêt à tout pour nourrir son ambition démesurée. Cet « anti-héros » cynique, que l’on déteste autant qu’on l’aime, invite le public à découvrir son monologue intérieur, dans une valse de mouvements et de paroles. « Il y a beaucoup de texte dans le livre de Jean-Philippe Baril Guérard, mais certains actes sont plutôt en silence, et laissent ainsi la place à la danse. L’idée était de se réapproprier l’histoire et de la raconter d’une manière différente », explique le codirecteur artistique.  

 

Dans le livre, on retrouve aussi plusieurs descriptions de la part du protagoniste, qui partage sans réserve son intériorité et ses réflexions. « On a donc essayé de trouver des élans, des états, des dynamiques qui allaient pouvoir parler d’eux-mêmes en juxtaposition avec les voix enregistrées ou le texte narré dans la pièce. Les chorégraphies qui se sont dessinées viennent rehausser le propos du roman et l’interprétation par la parole », explique Virginie Brunelle. 

 

La distribution de la pièce est constituée de 10 interprètes, de jeunes finissants et finissantes des écoles de théâtre qui ne font pas nécessairement de la danse de façon professionnelle, mais des artistes de tout horizon. « Sur scène, ces jeunes racontent le roman, mais le vivent aussi à travers un parcours physique très énergique, qui mène de fil en aiguille vers une sorte d’épuisement, un dépassement de leurs limites », précise Jean-Simon Traversy. 

Bousculer les codes de la représentation théâtrale 

 

Dans un décor tout en subtilité rappelant une arène, la pièce se déroule en cinq actes, chacun effleurant de manière fluide un ou plusieurs codes artistiques. Il ne s’agit pas « de simplement raconter l’histoire d’un roman sur scène », explique le codirecteur artistique, mais plutôt d’amalgamer différents langages les uns avec les autres pour la relater. « C’est un mélange de plusieurs codes, de la danse au cinéma en direct, en passant par la littérature, mais tous ont été travaillés l’un après l’autre pour devenir une sorte de parcours que la troupe traverse sur scène au fil de l’histoire. » 

 

Les mots « éclatement » et « rupture » caractérisent l’univers imaginé pour la pièce, ajoute Virginie Brunelle, mais le rythme auquel s’accordent les différents codes artistiques permet de donner un sens au spectacle. « J’ai transposé en danse la force des émotions comme la colère, la tristesse ou l’angoisse, qui ressortent à mesure que l’histoire est racontée. » 

 

Pour le metteur en scène, « briser » les codes artistiques dans cette pièce permet de plonger le public dans cette dimension cruelle de la société de performance dans laquelle nous vivons, et de lui faire ressentir cette anxiété profonde expérimentée par le personnage. « On aurait pu opter pour un monologue sur la dépression, sur le mal-être du protagoniste, mais on a plutôt choisi de parler de ce sujet universel à travers un autre code, celui du corps. » 

  

La pièce Royal est présentée au Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts du 10 avril au 11 mai 2024. 

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