Half Moon Run : en quatre temps

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Qui aurait cru qu’une annonce sur Craigslist pour une jam session improvisée donnerait naissance à un phénomène musical mondial? C’est ce que la formation montréalaise Half Moon Run a pourtant réalisé : 15 ans de musique et 4 albums plus tard, le groupe aux influences folk rock et aux harmonies planantes n’a pas fini de surprendre. 

Nombreux sont les artistes qui triment pendant des années dans l’ombre en quête de reconnaissance. Pour Half Moon Run, la consécration s’est imposée dès la parution de son premier disque, Dark Eyes, en 2012. 

« C’est cet album-là qui les a fait connaître, relate Steve Bergeron, journaliste pigiste qui a suivi l’évolution du groupe lorsqu’il était journaliste culturel à La Tribune. Ce qui est particulier, c’est qu’ils ont eu à la fois un succès critique et populaire. C’est plutôt rare pour un premier album. » 

Depuis, le groupe composé de Devon Portielje, Conner Molander et Dylan Phillips, auxquels s’est greffé quelques années Isaac Symonds, a arpenté le monde et investi les palmarès de plusieurs pays. 

1. Full Circle

Pour Steve Bergeron, deux titres se démarquent particulièrement sur Dark Eyes, à commencer par son premier extrait, « Full Circle ». 

« C’est une chanson très marquante, entre autres pour son rythme particulier, indique le journaliste. Avec cette chanson, c’est parti en fou pour eux, ils se sont mis dès le départ à tourner à l’international. » 

2. Call Me in the Afternoon 

Deuxième extrait de Dark Eyes, « Call Me in the Afternoon » incarne les préoccupations des jeunes musiciens, alors dans la vingtaine. 

« “Call Me in the Afternoon” va dans le même sens que “Full Circle, en ce sens qu’elle aborde des questions existentielles sur des relations, poursuit Steve Bergeron. Tu sens que c’est une vision très jeune du monde. La chanson se démarque par son côté percussif. C’est une chanson très rythmée, alors qu’ils nous habitueront à des chansons plus low tempo. » 

3. Turn Your Love 

Créée pendant un voyage en Californie - où ils sont allés se ressourcer après le succès de leur premier album – l’opus Sun Leads Me On paraît en 2015. « Turn Your Love » en est le premier extrait. 

« Même si le disque a reçu des critiques plus mitigées, “Sun Leads Me On” et “Turn Your Love” confirment qu’ils ne seront pas un feu de paille, que le succès du premier disque n’était pas un coup de chance », avance Steve Bergeron. 

« Musicalement, je trouve que “Turn Your Love” est une pièce très forte; elle a une rythmique très compliquée. Ça démontre que les gars de Half Moon Run sont de véritables musiciens. » 

4. Favourite Boy

Tirée de l’album A Blemish in the Great Light (2019), « Favourite Boy » incarne pour Steve Bergeron « la chanson de la maturité ». 

« Sans perdre complètement ce qu’ils étaient – la fraîcheur, l’innocence, la naïveté de leurs débuts assez géniaux –, on sent qu’ils y ont ajouté l’expérience acquise et la maturité musicale. Pour moi, cet album-là, c’est leur meilleur. C’est celui où les membres sont le plus en maîtrise de leurs moyens, où ils explorent différentes sonorités. » 

De retour sur scène avec l’OSM 

Près de huit ans après une première symbiose, qualifiée de « somptueuse rencontre » par ICI Radio-Canada, Half Moon Run renouera avec l’Orchestre symphonique de Montréal le temps de trois spectacles inédits, les 13, 14 et 15 mai prochain, à la Maison symphonique

Ce sera l’occasion pour les fans de longue date de la formation, mais aussi pour ceux et celles qui l’ont récemment découverte, d’entendre leurs pièces-phares revisitées en format symphonique. 

Sous la direction d’Adam Johnson, laissez-vous emporter par les harmonies uniques de Devon Portielje, Conner Molander et Dylan Phillips, dans un concert qui promet de marier finesse orchestrale et créativité pop. 

Auteur : Marie-Ève Martel Date : 5 mai 2025

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