Lucienne Renaudin Vary : une trompette prodigieuse aux Violons du Roy
Maryse Boyce - 30 avril 2018

Lucienne Renaudin Vary : une trompette prodigieuse aux Violons du Roy

Le 25 mai prochain, Les Violons du Roy seront de passage à la Maison symphonique avec une invitée bien spéciale : la jeune trompettiste française Lucienne Renaudin Vary, qui montera pour la première fois sur une scène nord-américaine. Le concert, qui mettra en lumière deux concertos de Haydn et Hummel, s’intitule Une trompette prodigieuse, un choix inspiré pour cette virtuose au talent vertigineux.

 

Le parcours de la musicienne a tout pour marquer les esprits. Gagnante du prix Révélation soliste instrumental des Victoires de la musique classique à l’âge de 17 ans à peine, en 2016, la trompettiste a suivi un parcours jalonné de récompenses. Elle a pris part à ses premières compétitions à l’âge de 11 ans, remportant le Concours Selmer-Le Parnasse et gagnant la troisième place au Concours européen des jeunes trompettistes d’Alençon dans la catégorie des 14-17 ans. Depuis, elle remporte les premiers prix de tous les concours auxquels elle a participé.

 

 

Un coup de foudre

Sa relation avec la trompette a tout de l’histoire d’amour. « J’ai rencontré l’instrument par hasard. Je faisais du solfège au Conservatoire du Mans, et les professeurs de trompette sont venus donner un atelier découverte, parce qu’il manquait d’élèves en trompette, raconte-t-elle. C’est là que j’ai découvert l’instrument. J’ai testé et ça m’a tout de suite plu. C’était comme un coup de foudre. J’ai tout de suite adoré jouer et je me suis mise à travailler très fort, purement par plaisir. C’était comme une drogue, en fait! » Elle s’exerçait à tel point que ses parents devaient parfois cacher l’embouchure de son instrument pour la forcer à prendre des pauses et à s’éviter un éventuel claquage des lèvres qui, comme pour les sportifs, aurait pu s’avérer extrêmement douloureux.

 

Après ses études en trompette classique avec Philippe Lafitte au Conservatoire du Mans, elle a poursuivi sa formation au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris dès 2014. Ne souhaitant pas se consacrer uniquement au classique ou au jazz, qu’elle adore tous les deux, elle est devenue en 2017 la première étudiante admise dans les deux départements.

 

Marier le jazz et le classique

Cette curiosité et cette liberté de style se ressentent sur son premier album, The Voice of the Trumpet, paru l’an dernier sous l’étiquette Warner Classics. « Pour moi, chacune des pièces de cet album est importante. Ce sont des pièces qui me ressemblent, des pièces de plusieurs styles différents. Je les joue depuis que je suis toute petite, elles m’accompagnent depuis toujours », souligne la trompettiste, qui songe déjà à un deuxième album dans les lignes classique et jazz.

 

 

La musicienne explore également des pièces écrites pour la voix ou pour d’autres instruments, qu’elle transpose à la trompette. « J’aime bien emprunter des pièces au violon ou au piano, mais aussi au violoncelle et à la voix : ce sont des répertoires très adaptables à la trompette. C’est d’ailleurs plus naturel pour moi de jouer de la trompette que de chanter. La trompette est ma voix », soutient la jeune femme. Et à la voir performer, on la croit : malgré sa fine stature, elle semble jouer sans effort. « Les gens pensent qu’il faut beaucoup de souffle, ou être grand et fort pour jouer de la trompette, mais ce sont des idées reçues. N’importe qui peut en jouer! » affirme la virtuose.

 

Une première nord-américaine

Après avoir joué en France, en Russie, en Finlande, en Allemagne, en Turquie et en Grande-Bretagne, entre autres, Lucienne Renaudin Vary est enchantée à la perspective de se produire avec l’orchestre Les Violons du Roy, qu’elle connaît de réputation. « J’ai beaucoup écouté leurs enregistrements et je connais leur travail, bien que je ne les aie pas encore rencontrés. J’ai vraiment très hâte. » Le programme de la soirée comprend le Concerto pour trompette en mi bémol majeur de Haydn, ainsi que le Concerto pour trompette en mi bémol majeur de Hummel. « Ce sont les deux plus grands concertos pour la trompette », conclut la trompettiste prodigieuse avec enthousiasme, visiblement prête à relever le défi.

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