Crédit photo : Meky Ottawa : une artiste autochtone bien de son temps
Marie-Eve Shaffer - 18 juin 2020

Meky Ottawa : une artiste autochtone bien de son temps

Originaire de la réserve attikamekw de Manawan, dans Lanaudière, Meky Ottawa met ses œuvres au service de l’exploration de sa culture. Photographie, installations, animation… cette artiste aux nombreux talents sonde les identités autochtones sous tous leurs angles.

 

« Pour moi, être artiste autochtone signifie être une militante, écrit-elle sur son site internet. Avec mon travail, je veux contribuer à faire émerger et à promouvoir de multiples identités autochtones. »

 

La démarche de l’artiste multidisciplinaire s’inscrit dans un courant résolument contemporain, axé sur le féminisme, la jeunesse et l’urbanité. 

 

Une touche-à-tout

 

Née dans la communauté attikamekw de Manawan, Meky Ottawa collabore dès 2007 avec le studio de vidéo ambulant Wapikoni mobile. Elle y réalise plusieurs courts métrages, dont Elle et moi (2007), qui est projeté au festival Présence autochtone à Montréal ainsi qu’au Winnipeg Aboriginal Film Festival et au festival Planète Honnête en France.

 

« Pour moi, être artiste autochtone signifie être une militante. »

 

En 2016, Meky Ottawa fait partie des jeunes artistes autochtones sélectionnés par l’Office national du film (ONF) pour participer au laboratoire créatif en arts médiatiques Déranger, qui vise à valeur les talents des Premières Nations.

 

L’année suivante, elle se joint au projet ELLES Autochtones du Musée des Beaux-Arts de Montréal en présentant l’installation immersive Kushapetshekan / Kosapitcikan — Épier l’autre monde, qu’elle conçoit avec les artistes Eruoma Awashish et Jani Bellefleur-Kaltush.

 

Ses illustrations font par la suite l’objet de l’exposition Nehirowisidigital, tenue au Musée amérindien de Mashteuiatsh. Ses dessins sont aussi publiés dans les magazines Meshmag, Spirale et WIOT Magazine.

 

Meky Ottawa collabore en outre à des productions cinématographiques de l’entreprise Rezolution Pictures, dont le film Rumble the Indians Who Rocked the World, sorti en 2017.

 

 

Une artiste dans la ville

 

L’organisme MU lui commande en 2018 une murale à l’effigie de la cinéaste abénaquise Alanis Obomsawin dans le cadre de la série « Bâtisseurs culturels montréalais ». L’œuvre représentant la réalisatrice vêtue de rouge sur un éclatant fond turquoise orne maintenant le mur d’un édifice à logements de l’avenue Lincoln, au centre-ville de Montréal.

 

Meky Ottawa effectue au début de l’année 2019 une résidence au Centre d’art et de diffusion CLARK dans le cadre du Projet Tiohtià:ke, mis sur pied par le Collectif des commissaires autochtones. Elle propose par la suite l’exposition de photographies Résurgence, qui se tient à la Maison du Conseil des arts de Montréal, puis à la Maison de la photo de Montréal. Son exposition Nehirowisidigital est par ailleurs présentée en 2019 pour une première fois dans la métropole du Québec par l’institution muséale d’art canadien La Guilde.

 

Les illustrations, les installations et les courts métrages de Meky Ottawa ont été diffusés dans plusieurs pays, dont les États-Unis, le Brésil et le Chili.

 

 

En trois clics

 

Le court métrage Elle et moi (2007), réalisé par Meky Ottawa.

 

 

 

Son court métrage Le fabuleux calendrier, qu’elle a réalisé en 2019.

 

 

 

Le court métrage Shaniss, réalisé par Meky Ottawa en 2019.

 

 

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