Éclat de gaieté verte (1967) - Jean McEwen
Jean McEwen ▪ Éclat de gaîté verte ▪ 1967 ▪ 450 x 220 ▪ huile sur panneau ▪
© Succession Jean McEwen / SOCAN (2019)
Crédit photo : Caroline Bergeron
L’art et l’alcool ne forment-ils pas un bon « mix » ? La chose n’est pas si simple, mais bien des créateurs ont voulu étendre leur perception du monde en s’inspirant des effets libérateurs de l’alcool et d‘autres psychotropes...
Le titre de cette œuvre de Jean McEwen de 1967, accrochée dans un des bars du foyer du Théâtre Port-Royal, fait référence aux premiers vers du poème La romance du vin (1899) d’Émile Nelligan:
«Tout se mêle en un vif éclat de gaieté verte.
Ô le beau soir de mai ! Tous les oiseaux en chœur,
Ainsi que les espoirs naguères à mon cœur,
Modulent leur prélude à ma croisée ouverte.»
Cette expression de «gaieté verte» évoque probablement les effets oniriques de «la fée verte», l’absinthe, qui, à la fin du 19e siècle, en pleine époque symboliste, servait souvent d’outil afin d’ouvrir les sens des artistes. Cette formulation n’est pas étrangère aux propos du poète Paul Verlaine qui, dans Art poétique (1874), préconisait de faire preuve d’inventivité dans la création de nouvelles expressions colorées. Il parlait, par exemple, de « chanson grise », en référence au fait de chanter en état d’ivresse.
On a oublié comment le peintre Jean McEwen s’est d’abord fait connaître, dès 1944, pour ses poèmes. Il a d’ailleurs très souvent fait référence à la poésie dans ses peintures. Quelques autres exemples. En 1955-56, McEwen a réalisé une série de tableaux intitulés Jardins de givre, en référence au célèbre texte Soir d’hiver de Nelligan qui débute par ces vers si connus : «Ah ! comme la neige a neigé ! Ma vitre est un jardin de givre.» En 1965, à la galerie Moos de Toronto, McEwen présenta Hommage aux poètes, série où le titre de chaque tableau était associé à un vers de Paul Valery, de Charles Baudelaire, de Michel Beaulieu…
Au-delà de la référence aux effets de l’alcool, c’est donc toute l’inventivité de la création poétique que McEwen revendique, mais aussi, le pouvoir d’évocation des couleurs.
Éclat de gaieté verte (1967)
Jean McEwen (1923-1999)
Situé dans le Théâtre Jean-Duceppe (ancien Théâtre Port-Royal)

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