Juste pour rire : De la nostalgie et des découvertes au Meilleur des décennies

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Le Festival Juste pour rire dévoile cette année Le meilleur des décennies au théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts. Du 16 au 20 juillet, des humoristes plongeront l’auditoire dans la nostalgie en revisitant le passé, des années 1990 à aujourd’hui. Entrevue avec l’humoriste et scénariste Suzie Bouchard, qui animera l’événement Le meilleur des décennies et à celui consacré aux années 2020.

À quoi ressembleront ces spectacles?

C’est un concept inédit que Juste pour rire espère faire perdurer. On le présente cette année, mais ce serait le début d’une nouvelle tradition. L’idée est de célébrer chaque décennie. Par exemple, pour la soirée des années 1990, on sera dans la nostalgie avec des artistes qui se sont illustrés pendant cette décennie.

En quoi l’humour varie-t-il selon les époques?

On va pouvoir voir à quel point il a évolué, mais les humoristes des années 1990 ne vont pas refaire intégralement leurs numéros originaux. Ils vont plutôt offrir un nouveau regard sur leur matériel, qui a certainement changé depuis. C’est le but de l’exercice.

Comment ces époques seront-elles adaptées au climat actuel?

En les recontextualisant. L’humour, ça ne vieillit pas toujours bien. Mais l’objectif est d’aller retrouver ce qui est intemporel.

Selon toi, quelles sont les figures marquantes des décennies passées?

Patrick Huard et Martin Matte me viennent en tête pour ce qui est des années 1990. Louis-José Houde et Patrick Groulx étaient les gros noms durant les années 2000. Et plus on avance dans le temps, plus ça devient difficile de cibler un ou deux humoristes, parce qu’il y en a tellement plus.

À quoi le public peut-il s’attendre lors de la soirée que tu animeras, portant sur les années 2020? 

Ça va être assez festif! J’aime bien dire que j’anime celui de la décennie qui n’est pas encore finie. On va peut-être être davantage dans les prédictions que dans la nostalgie. Ce que j’apprécie de cette soirée, c’est qu’il y aura un bon mélange d’artistes plus établis dans les dernières années et d’autres à découvrir.

Quel sera l’avenir de l’humour québécois?

C’est difficile à prévoir. On va continuer à aller dans cette diversification des tons. Les gens aiguisent leurs réflexes comiques, et ça donne l’occasion à des types de comédies qui, avant, étaient plus nichés de l’être moins et d’être reconnus du public. 

Je pense que cette tendance va se poursuivre et qu’on va avoir plus de voix différentes. On n’a pas encore la parité des sexes, mais on a quand même fait des pas de géant dans la dernière décennie. J’espère que les mêmes avancées vont se faire dans les 10 prochaines années en ce qui a trait à toutes les formes de diversités. 

Qu’apporte la diversité en humour?

Je crois vraiment à l’humour comme véhicule de changement social. C’est un retour du pouvoir aux gens qui prennent le micro. Ce sont des personnes dont on s’est moqués par le passé, et qui, maintenant, font preuve d’autodérision, qui racontent les blagues à la place de ceux et celles qui n’auraient pas dû les faire. C’est une façon de briser les préjugés et de créer une société plus inclusive, de rire tous ensemble de la même chose. 

Découvrez les nombreux spectacles à l'affiche à Juste pour rire Montréal cette année! 

Auteur : Leïla Jolin-Dahel Date : 3 juillet 2025

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