Est-ce que le monde se divise entre victimes et bourreaux? Sommes-nous plutôt le simple produit de la méchanceté du système?
Quand Claude, un gars ordinaire, ni plus ni moins méchant que la moyenne, se fait mettre à la porte de la pharmaceutique à laquelle il a donné 30 ans de sa vie, quelque chose en lui se détraque. Il paraît que même un labrador peut renouer avec ses instincts de prédateur…
La faune locale a pris vie dans la tête de l’autrice Stéphanie Labbé (Il faudra bien qu’un jour, Par la fenêtre nous pourrons voir les champs) lorsqu’un de ses proches a été forcé de renvoyer plusieurs employé·es, pour, ironiquement, se voir lui-même congédié à son tour quelques mois plus tard. En réfléchissant sur le sujet de la cruauté ordinaire, elle a scruté et apprivoisé l’égoïsme latent de ses semblables, celui qui se manifeste par des moments de méchanceté gratuite. Dans cette comédie noire, chaque scène est une joute; chaque réplique, une nouvelle arme. Les sujets sont graves, mais le spectacle ne se prend pas au sérieux et la troupe n’a pas peur de brasser la cage : entre éclats de rire et ruptures de ton, elle met nos travers sur la table, et tant pis si ça grafigne.